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ces deux extrêmes ; arracher ce que les anciens ont planté de meilleur, ou dédaigner ce que les modernes proposent de plus utile. Ces prédilections font un tort infini aux sciences et à la philosophie, et c’est plutôt prendre parti pour les anciens ou les modernes, que les juger. Si jamais on parvient à découvrir la vérité, ce ne sera pas au bonheur particulier de tel temps ou de tel autre, chose tout-à-fait variable, qu’on devra un si grand avantage ; mais à la seule lumière de la nature et de l’expérience, lumière éternelle. Renonçons donc une fois à toutes ces partialités, de peur qu’elles ne subjuguent notre entendement, et n’asservissent nos opinions.

LVII.

Les méditations sur la nature et sur les corps considérés dans leur état de simplicité, semblent briser l’entendement, et le morceler comme le sujet qu’il considère. Au contraire, les méditations sur la nature et sur les corps envisagés