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XV.

Rien de plus faux ou de plus hazardé que la plupart des notions reçues, soit en logique, soit en physique comme celles de substance[1], de qualité, d’action, de passion, et la notion même de l’être ; tout cela ne vaut rien, absolument rien, encore moins peut-on faire fonds sur les notions de densité et de rarité[2], de pesanteur et de légèreté,

  1. Pour être en état de déterminer la notion de la substance en général, et d’en donner une bonne définition, il faudroit connaître toutes les substances, c’est-à-dire, l’univers entier : or, comment le connoîtrois-je, cet univers dont tu me demandes la définition ? Je ne connois pas même parfaitement cet œil qui le contemple, et j’ignore entièrement la cause du mouvement de ces doigts qui écrivent tant de vastes sottises. Il est donc aussi ridicule de demander une telle définition, que de vouloir la donner : et d’ailleurs elle est aussi inutile qu’impossible.
  2. Ce mot a été introduit par quelques physiciens des derniers, temps : il étoit nécessaire ; car le mot de rareté désigne seulement ce qu’on ne