Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/142

Cette page n’a pas encore été corrigée

échelle[1]. Ainsi des sujets les plus généraux il faut redescendre aux individus

  1. Quoiqu’il soit souvent parlé, dans les ouvrages de Bacon, de l’échelle ascendante et descendante des axiomes, on ne l’y trouve point mais, par l’usage auquel il la destinoit, on voit assez ce qu’elle doit être. Je suppose qu’ayant découvert, dans quelques cas particuliers, ce principe : les manières d’être opposées se succèdent naturellement dans le temps et dans le lieu ; ou cet autre : sans réaction il n’est point d’action, je veuille généraliser par degrés l’un ou l’autre, ou plutôt savoir s’il est général, je le vérifie en l’appliquant successivement à un individu, à une famille, à une ville, à une province, à une nation, à une partie du monde, à un sexe, à l’espèce humaine, au règne animal, aux trois règnes, au globe terrestre pris en masse (terre, mer et atmosphère), au tourbillon solaire, au monde visible ; ou bien si, dirigé par la méthode du Novum Organum, et par un choix judicieux de faits, je parviens à découvrir et à établir solidement un principe, je puis, en parcourant cette échelle en sens contraire, et particularisant de plus en plus, développer ce principe et le résoudre en un nombre infini de faits, de moyens et de signes nouveaux. Ce n’est point ici la véritable échelle phi-