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et la resserrer, ou l’abréger, afin qu’il ne reste dans l’art d’interpréter la nature, ni interruption, ni disconvenances, ni longueurs, vu la courte durée de la vie humaine. Ainsi nous montrerons comment on peut se prévaloir des axiomes déjà découverts à l’aide de la formule, pour chercher et former les axiomes plus généraux et plus élevés afin qu’on s’élève par degrés, et par des degrés non interrompus, à l’unité de la nature ; méthode toutefois à laquelle nous aurons soin d’en joindre une autre, pour examiner et vérifier, à l’aide de ces expériences mêmes dont on sera parti, ces axiomes supérieurs ; sans quoi l’on retomberoit dans les conjectures, les simples probabilités et les idées phantastiques. Voilà en quoi consiste cette doctrine que nous appelons art de rendre la recherche continue. Quant à celui de la varier, ce n’est autre chose que l’art d’approprier les recherches aux natures diverses, soit des causes dont la découverte est le but de ces recherches,