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moins stériles que chimériques, et d’en faire une sorte d’apothéose) ; nous montrerons, dis-je, quelle différence infinie se trouve entre les idées de l’esprit divin et les fantômes de l’esprit humain. D’autres, trop amoureux de leurs contemplations, n’aimeront point à nous entendre ainsi parler sans cesse d’exécution, de pratique, d’ouvrages. De tels discours, rebutans pour leur oreille dédaigneuse, leur sembleront ne convenir tout au plus qu’à de grossiers artisans. Mais nous leur ferons sentir combien ils sont, par une telle manière de penser, en contradiction avec leurs propres désirs ; la pureté de la spéculation, et ce genre d’invention qui mène à l’exécution, n’ayant qu’une même base, qu’un même principe et qu’une même fin. Si quelque autre balançoit encore, arrêté par ce préjugé : que cette totale régénération des sciences est une entreprise beaucoup trop vaste et comme infinie, il nous sera facile de lui faire voir qu’elle est au contraire l’unique moyen de met-