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morts parmi les vivans. Cette autre manière d’interpréter, que nous qualifions d’excès, a, au premier coup d’œil un certain air de réserve et de modestie ; mais elle ne laisse pas d’outrager aussi l’écriture, et d’être fort préjudiciable à l’église ; elle a lieu, en un mot, lorsqu’on explique les écrits d’inspiration divine, de la même manière que les écrits humains. Or, il ne faut pas oublier qu’à Dieu, auteur des écritures, sont parfaitement connues deux choses qui échappent à l’esprit humain ; savoir : le secret des cœurs et la succession des temps. Ainsi les sentences de l’écriture étant de telle nature, qu’elles parlent au cœur et embrassent les vicissitudes de tous les siècles, en vertu d’une préscience éternelle et certaine de toutes les hérésies, de toutes les contrariétés, de tous ces différens états par lesquels l’église doit passer, considérés, tant dans le tout, que dans chacun des élus, la vraie manière de les interpréter n’est pas de les prendre dans la latitude la plus apparente, et dans