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Et ce titre même d’empereur, que dans la suite les plus grands souverains empruntèrent des généraux d’armée, il faut le compter pour quelque chose. Oublions encore moins ces triomphes si fameux décernés aux généraux d’armée à leur retour des expéditions militaires heureusement terminées. Telles étoient enfin ces gratifications, ces largesses faites aux armées au moment de les licencier. Ces moyens, dis-je, étoient si multipliés, ils étoient si grands, si éclatans, si imposans, qu’ils portoient, pour ainsi dire, le feu dans les âmes, échauffaient les cœurs les plus glacés, et les enflammoient de l’ardeur des combats ; mais sur-tout cet usage de triompher, chez les Romains, n’étoit pas, comme on pourroit le penser, une simple pompe, une sorte de vain spectacle, mais bien une des plus sages et des plus nobles institutions, attendu qu’elle renfermoit trois avantages. D’abord, l’honneur et la gloire des chefs, puis celui d’enrichir le trésor public des dépouilles des ennemis ;