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remportées sur mer n’ont-elles pas suffi pour terminer les guerres ; ce qui pourtant n’a eu lieu que dans les cas où l’on avoit commis toute la fortune de ces guerres au hazard d’un pareil combat. Quoi qu’il en soit, il n’est pas douteux que celui qui est le maître de la mer, agit en toute liberté, et que par rapport à la guerre il n’en prend qu’autant qu’il veut ; au lieu que celui qui ne doit sa supériorité qu’aux troupes de terre, ne laisse pas d’être exposé à une infinité d’inconvéniens ; mais si aujourd’hui, et chez nous autres Européens, la puissance navale (qui sans contredit est échue en partage à ce royaume de la grande Bretagne) est plus qu’en tout autre temps et en tout autre lieu d’un grand poids pour élever une nation au premier rang, c’est ou parce que la plupart des royaumes de l’Europe ne sont pas simplement méditerranées, mais en très grande partie ceints par la mer ; ou encore parce que les trésors et les richesses des deux Indes sont attachées à cet