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dans les mains, et qui ne pensent pas même à tout ce qui survient (ce qui, de l’aveu de Montagne, étoit son défaut) ; ces gens-là peuvent être de bons ministres, de bons administrateurs de républiques : mais s’il s’agit d’aller à leur propre fortune, ils ne feront que boiter. Il faut, avant tout, réprimer les saillies de son esprit et modérer sa trop grande vivacité, afin de ne pas abuser de ses connoissances multipliées, en se mêlant de trop de choses ; car cette polypragmosine (manie de se mêler de tout) a je ne sais quoi de téméraire, et qui empêche de réussir. Mais le véritable but de cette connoissance variée sur les choses et les personnes, que nous recommandons d’acquérir, est de nous mettre en état de faire un choix plus judicieux, dans les choses que nous entreprenons, et dans les personnes que nous employons ; afin de faire de plus sages dispositions, et de tout exécuter avec plus de dextérité et de sûreté.

Après la connoissance des autres, suit