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Or, qu’on puisse acquérir une connoissance de ce genre, c’est ce dont Salomon lui-même nous est garant, lorsqu’il dit : les vraies intentions, dans le cœur de l’homme sont comme une eau profonde ; mais l’homme prudent sait y plonger. Or, quoique la connoissance même ne soit pas soumise aux préceptes, parce qu’elle a pour objet les individus ; cependant on peut donner d’utiles préceptes sur la manière de l’acquérir.

Quant à la connoissance des hommes, il est six sources différentes où on peut la puiser ; savoir : l’air du visage, ou la physionomie, les paroles, les actions, le naturel, leur but, enfin les relations d’autrui. Quant à l’air du visage, ne nous en laissons pas trop imposer par ce vieil adage : qu’il ne faut point se fier

    car si de quatorze règles que le dernier est tenu d’observer pour raisonner juste, il en viole une seule, il donne prise à son adversaire ; au lieu que celui-ci n’a qu’une seule chose à considérer ; savoir, la règle violée.