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légance : d’autres qui n’ont que trop de cette grâce et de cette élégance, mais qui n’ont point assez de probité pour vouloir bien faire, ou assez de force pour le pouvoir : d’autres encore doués d’une âme honnête et purifiée de toute souillure de vice, mais qui ne savent ni se faire honneur à eux-mêmes, ni être utiles à la république : d’autres enfin qui sont peut-être en possession de ces trois espèces d’avantages ; mais qui par une certaine austérité stoïque, ou par une sorte de stupidité, font assez d’actes de vertus, niais ne savent point goûter ces douces jouissances qui en doivent être le fruit. Que si parfois, de ces quatre avantages, deux ou trois concourent dans un seul et même individu, rarement, très rarement, comme nous l’avons dit, ils s’y trouvent tous ensemble. Nous avons désormais traité ce principal membre de la philosophie humaine, qui envisage l’homme en tant qu’il est composé de corps et d’âme, mais cependant comme isolé et non encore réuni en société.