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trie, causes dont nous venons de faire l’énumération.

Au reste, il est une certaine culture de l’âme qui exige encore plus de soins et de peines. Elle s’appuie sur ce fondement : que les âmes des mortels se trouvent, en certains temps, dans un état de plus grande perfection ; et en d’autres temps, dans un état de plus grande dépravation. Ainsi l’objet et la règle de cette culture est de tâcher d’entretenir ces bons momens et d’effacer les mauvais, de les rayer, pour ainsi dire, du calendrier. Or, la fixation des bons momens peut être opérée de deux manières : par des vœux durables, ou du moins par de constantes résolutions, et par des observances, des exercices, qui n’ont pas tant de valeur en eux-mêmes, qu’en ce qu’ils maintiennent l’âme perpétuellement dans le devoir et l’obéissance. On peut aussi effacer les mauvais momens par deux espèces de moyens ; savoir : en rachetant ou expiant le passé, et en se faisant un nouveau plan de vie, et re-