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modérer et les assoupir comment aussi l’on peut les contenir, les réprimer, empêcher qu’elles ne se produisent au dehors par des actes ; comment encore, malgré les efforts qu’on fait pour les comprimer et les tenir cachées, elles se décèlent et se trahissent : quels actes elles enfantent : à quelles variations elles sont sujettes : comment elles se mêlent et se compliquent : comment elles ferraillent, pour ainsi dire, les unes contre les autres et se combattent, et une infinité d’autres choses de cette espèce. Mais de toutes les questions qui se rapportent à ce sujet, celle dont la solution est du plus grand usage en morale et en politique, c’est celle-ci : comment l’on peut régler une affection par une autre affection et employer l’une pour subjuguer l’autre ? à peu près comme les chasseurs se servent de certains animaux terrestres pour en prendre d’autres ; et les oiseleurs, de certains oiseaux pour prendre d’autres ciseaux : ce que l’homme par lui-même et sans le secours des brutes, seroit peut--