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nous ; car, dans l’un, on peut faire des changemens ; mais dans l’autre, on ne peut que faire des applications. Le cultivateur ne peut rien sur la nature du sol, ni sur la température de l’air. Il en est de même du médecin ; il ne peut rien sur le tempérament ou la constitution du malade, ni sur les divers accidens. Or s’il s’agit de la culture de l’âme et de la cure de ses maladies, trois considérations se présentent à l’esprit ; savoir : les différences caractéristiques des dispositions, les affections et les remèdes. De même que, dans le traitement des maladies du corps, on envisage trois points ; savoir : la complexion ou la constitution du malade, la maladie et le traitement. De ces trois choses, la dernière seulement est en notre puissance, les deux autres ne dépendent pas de nous. Mais ces causes-là même qui ne dépendent pas de nous, ne doivent pas moins être le sujet de nos recherches, que ces autres causes qui sont en notre puissance ; car c’est la connoissance exacte et profonde des unes et des