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noître si d’ailleurs on ignoroit par quelles voies, par quels moyens on peut l’acquérir. Car ce n’est pas assez de connoître, pour ainsi dire le signalement de la vertu, il faut savoir de plus comment on peut l’approcher, attendu qu’ici nous avons un double but : d’abord celui de connaître la chose même ; puis celui de nous en mettre en possession. Et c’est à quoi nous ne réussirons pas, si nous ne savons et de quoi et comment elle se compose. Or, cette vérité, qu’il inculque en termes si formels et en y revenant à plusieurs fois, lui-même ensuite il la perd de vue. Ce que nous disons ici, nous rappelle ce mot de Cicéron au sujet de Caton d’Utique ; mot qu’il regardoit comme un éloge peu commun, disoit il, ce personnage a embrassé la philosophie, non pour disputer comme tant d’autres, mais pour vivre conformément à ses préceptes. Et, quoique, vu la mollesse de ce temps où nous vivons, il y ait peu de gens qui soient jaloux de cultiver leur âme, de la