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commencez par révéler ce qu’il recèle au fond de son cœur[1]. Or, cette partie qui a pour objet les ruses et les vices respectifs, nous la classons parmi les choses à suppléer, et nous la désignons sous le nom de satyre sérieuse, ou de traité sur l’intérieur des choses. À cette doctrine sur les devoirs respectifs, appartiennent aussi les devoirs mutuels entre le mari et la femme, les parens et les enfans, le maître et le domestique il en faut dire autant des loix de l’amitié et de la reconnoissance, ainsi

  1. Cette méthode n’est pas toujours la plus sûre les fripons n’aiment point qu’on lise ainsi au fond de leur cœur, et c’est presque toujours une imprudence que de leur laisser voir qu’on y a lu ; car les voleurs tâchent de briser toutes les lanternes. Le plus sûr moyen pour donner aux hommes sinon la réalité du moins l’apparence des vertus qu’ils n’ont pas, c’est de leur supposer publiquement ces vertus qui leur manquent. Ces éloges publics ils n’oseront les refuser, de peur d’en paroître indignes ; et en les acceptant ils s’ensageront à les mériter.