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dessus des loix que Dieu use de ce pouvoir qu’il a d’opérer des miracles. Néanmoins par cet autre livre que Votre Majesté a composé sur la monarchie libre, il n’est personne qui ne voie clairement que Votre Majesté ne connoit pas moins bien toute la plénitude de la puissance royale, et, pour employer une expression familière aux scholastiques, les ultimités des droits régaliens, que les limites et les bornes de l’office et des fonctions d’un roi. Je n’ai donc pas balancé à citer ce livre sorti de la plume de Votre Majesté, à titre d’exemple du premier ordre et des plus éclatans des traités sur les devoirs particuliers et respectifs ; et ce livre, ce que j’en ai déjà dit certes, je l’eusse dit également, s’il eût été l’ouvrage d’un roi qui eût vécu il y a mille ans ; et je n’ai point été arrêté par les loix de ce décorum, qui défend ordinairement de louer en face ; car c’est après tout ce qui est quelque fois permis, pourvu toutefois que ces éloges n’excèdent point la mesure, et ne viennent