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que, avec une forte teinte des autres arts. C’est, à mon sentiment, de tous les écrits que j’ai pu lire, un des plus sains et des plus solides. En aucun endroit il ne se sent trop de l’effervescence de l’invention, ni de cette espèce de sommeil ou d’engourdissement où jette une froide exactitude. On n’y voit point l’auteur, saisi d’une sorte de vertige, perdre de vue le plan qu’il s’étoit fait et s’en écarter. Il n’est point coupé par ces digressions, à l’aide desquelles un écrivain, par une sorte d’écarts tortueux, s’efforce de faire entrer dans son plan ce qui ne s’y encadre pas ; il n’est point non plus brillanté par des ornemens recherchés, et tels que ceux dont fait usage un écrivain plus jaloux de donner du plaisir au lecteur, que de s’attacher à l’esprit de son sujet. Or, avant tout, je puis dire que cet ouvrage a autant d’ame que de corps vu qu’il est tout-à-la-fois conforme à la vérité, et très bien approprié à la pratique. Il y a plus : il est tout-à-fait exempt de ce défaut dont nous parlions il n’y a