Page:Bacon - Œuvres, tome 3.djvu/150

Cette page n’a pas encore été corrigée

Il est dans chaque chose un appétit naturel, inné, en vertu duquel elle tend à deux espèces de bien ; l’un par lequel elle est en elle-même un tout ; l’autre, par lequel elle fait partie de quelqu’autre tout plus grand. Or, ce dernier est plus noble et plus puissant, vu qu’il tend à la conservation de la forme la plus vaste. Appelons le premier, bien individuel ou personnel ; et le dernier, bien de communauté. Le fer, en vertu d’une sympathie particulière, se porte vers l’aimant ; mais pour peu qu’il ait plus de poids, il abandonne ces amours-là, et, en bon citoyen, en bon patriote, il se porte vers la terre, qui est la région de ses congénères. Disons quelque chose de plus. Les corps denses et graves se portent vers la terre, qui est la grande assemblée des corps denses ; mais, plutôt que de souffrir que la nature éprouve une solution de continuité, et pour user de l’expression commune, par horreur pour le vuide, les corps de cette espèce se porteront vers la région supérieure, et ils abandon-