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ce, ceux qui l’ont traitée, nous paroissent avoir suivi une méthode fort semblable à celle d’un homme qui, ayant promis d’enseigner l’art d’écrire, se contenteroit de présenter de beaux exemples, tant des lettres simples que des lettres combinées, et qui ne diroit rien de la manière de conduire la plume et de former les caractères. C’est ainsi que ces moralistes nous ont proposé des modèles fort beaux et fort magnifiques sans contredit, et donné des descriptions fort exactes, de fidèles images du bien, de la vertu, des devoirs, de la félicité, comme étant les vrais objets et les véritables buts de la volonté et des affections humaines. Mais ces buts, excellens à la vérité et très bien déterminés par eux, comment peut-on y adresser juste ; je veux dire d’après quelles règles peut-on travailler les âmes et leur donner les dispositions nécessaires pour y atteindre ? Voilà ce qu’ils ne disent pas ; ou s’ils en parlent, ce n’est qu’en passant, et avec bien peu d’utilité. Discourons tant que