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gent excessivement, et d’une certaine précocité de doctrine, dont tout l’effet est d’inspirer de la présomption aux élèves, et qui tend plus à les faire briller qu’à leur faire faire de véritables progrès. Il faut aussi favoriser quelque peu la liberté des esprits ; et si quelque élève, tout en remplissant la tâche que lui impose la règle, dérobe quelque temps pour des études qui soient plus de son goût, il ne faut pas s’y opposer : mais ce qui doit sur-tout fixer l’attention (et c’est une observation qui n’a peut-être pas encore été faite), c’est qu’il est deux manières d’accoutumer, d’exercer et de préparer les esprits, manières dont chacune est, pour ainsi dire, le pendant de l’autre. L’une commence par les choses les plus faciles, et conduit peu à peu aux choses plus difficiles ; l’autre commande d’abord la tâche la plus rude, et presse de la remplir, afin qu’ensuite on ne trouve plus que du plaisir dans les choses les plus faciles. Car autre chose est la méthode d’apprendre à nager avec