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ce nombre infini de tentatives et d’essais de la nature, qu’ils désignoient par le seul mot de destin ou de fortune ne reconnoissant pour cause des choses particulières que la seule nécessité sans l’intervention des causes finales ; cette philosophie dis-je, autant du moins qu’on en peut juger par ses fragmens et ses débris, nous paroît, quant aux causes physiques, avoir beaucoup plus de solidité, et avoir pénétré plus avant dans la nature que celles de Platon et d’Aristote ; par cette raison-là même que les premiers ne se sont jamais occupés des causes finales, au lieu que les derniers n’ont fait que rebattre ce sujet-là ; et c’est en quoi il faut accuser plus Aristote que Platon, attendu que le premier ne dit pas un seul mot de la source des causes finales, de Dieu, dis-je, qu’il met la nature à sa place[1], et que c’est en ama-

  1. Si Aristote et ses imitateurs supposent à la nature des vues, un but, un dessein, un plan, un ordre de moyens, comme nous le faisons nous-