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DES SCIENCES, L. VI. CH. I.

que ces aphorismes, sous peine d’être tout-à-fait ridicules soient tirés des profondeurs, de la moële même des sciences. Car là il n’est plus question d’embellissemens et de digressions ; plus de fil ni d’enchaînement de conséquences, plus de pratique détaillée : en sorte qu’il ne reste plus, pour la matière des aphorismes, qu’une riche collection d’observations. Aussi ne sera-t-on pas en état de composer des aphorismes, et même n’y songera-t-on pas, si l’on ne se sent la tête meublée de connoissances aussi étendues que solides. Mais dans l’usage de la méthode, la liaison et l’enchaînement a tant de pouvoir, et il est tant d’honneur attaché au talent de traiter les sujets communs, qu’on trouve ainsi moyen de donner un certain vernis scientifique à des choses qui, pour peu qu’on les analysât et qu’on les considérât une à une, et toutes nues, se réduiroient presque à rien. En second lieu, l’exposition méthodique, bonne pour surprendre la croyance et l’assen-