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DES SCIENCES, L. VI. CH. I.

montre tout à découvert, au lieu que l’autre use de certains voiles. Disons donc, en partant de cette différence, que l’une est une méthode exotérique ; et l’autre, une méthode acroamatique. En effet, cette différence que les anciens ont mise principalement dans les livres qu’ils publiaient, nous la transporterons à la méthode d’enseignement. De plus, cette méthode acroamatique fut fort en usage chez les anciens, et ce fut avec beaucoup de prudence et de jugement qu’ils l’employèrent ; mais ce genre d’exposition acroamatique ou énigmatique a été avili, dans ces derniers temps, par certains auteurs qui en ont abusé, comme d’un faux jour, pour débiter plus aisément leurs marchandises contrefaites.

Le but de cette méthode mystérieuse, et de ce voile dont elle couvre tout, paroît être d’écarter du sanctuaire des sciences le vulgaire (le vulgaire profane s’entend), et de n’y donner entrée qu’à ceux qui, ou aidés par les maîtres, devineroient le sens des paraboles, ou pour-