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DES SCIENCES, L. VI. CH. I.

contredit la suivre dans la science acquise par voie d’induction ; mais, dans cette autre science anticipée et prématurée, qui est en usage, lorsqu’on a acquis des connoissances en la suivant, il ne seroit pas facile de dire comment l’on y est arrivé. Cependant nul doute que du plus au moins l’on ne puisse réviser sa propre science, repasser par la route qu’on a suivie en acquérant des connoissances ; vérifier les consentemens qu’on a donnés successivement, et par ce moyen transplanter la science dans l’esprit du disciple, comme elle a germé dans l’esprit du maître. Et il en est, sur ce point, des arts comme des plantes. Si votre dessein n’est que de faire usage d’une plante, vous ne vous occupez guère de la racine. Mais, si votre dessein est de la transplanter dans un autre sol, il est plus sûr d’employer, dans cette vue, les racines, que les rejetons. C’est ainsi que les méthodes d’exposition aujourd’hui en usage, présentent des espèces de troncs scientifiques ; troncs fort beaux, à la vérité, et