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DES SCIENCES, L. VI. CH. I.

à la prononciation, est de ces subtilités qu’on peut regarder comme inutiles. Car enfin la prononciation même varie à chaque instant, et n’a rien de fixe, ce qui fait disparaître entièrement les dérivations de mots, sur-tout de ceux qui sont tirés des langues étrangères. Enfin, comme l’écriture qui se conforme à l’usage, n’empêche en aucune manière de prononcer les mots comme on l’entend, mais qu’elle laisse toute liberté à cet égard, à quoi bon cette innovation[1] ?

  1. 1°. À rendre les langues plus faciles à apprendre, du moins la manière de les écrire ; car s’il est dit une fois qu’on doive écrire certains sons de telle manière, toutes les fois que ces sons se présenteront, on saura comment on doit les écrire ; au lieu que si l’usage veut qu’on les écrive tantôt d’une manière, et tantôt de l’autre ; comme il n’y aura plus, sur ce point ; de règle fixe, les enfans et les étrangers seront souvent embarrassés, et il faudra un temps infini pour se familiariser avec les anomalies de l’usage. En second lieu, si l’écriture étoit toujours parfaitement d’accord avec la prononciation, celle-ci varieroit moins rapidement ;