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DES SCIENCES, L. VI. CH. I.

ques), mesures que la constitution même de ces langues repousse, et que l’oreiile ne repousse pas moins. Dans ces sortes de choses, c’est plus au sentiment qu’aux préceptes de l’art qu’il faut s’en rapporter ; à l’exemple de celui qui a dit : j’aimerois mieux que la bonne chère de notre souper eût plu à mes convives qu’à mes cuisiniers ; Car ce n’est pas là proprement l’art, ce n’en est que l’abus, attendu que ces raffinemens, loin de perfectionner la nature, ne font que la pervertir. Quant à ce qui regarde la poésie, soit qu’on parle des fractions ou du mètre, c’est, comme nous l’avons déjà dit, une herbe qui pousse par-tout, qui vient sans graine, et en vertu de la vigueur même du sol ; aussi la voit-on serpenter en tous lieux, et se répandre au loin, en sorte qu’il est inutile de s’amuser à en rechercher les défauts, et que le mieux est de nous débarrasser de ce soin. Quant à l’accent des mots, nous n’avons garde de traiter un sujet si mince, à moins qu’on ne juge nécessaire d’observer qu’on