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DES SCIENCES, L. VI. CH. I.

reille de telle nation, choquent celle de telle autre, et réciproquement. La langue grecque fourmille de diphtongues ; le latin en a beaucoup moins. L’espagnol repousse les lettres dont le son est grêle[1], et les convertit aussitôt en lettres moyennes[2]. Les langues venues des Goths aiment les aspirations : il est beaucoup d’observations semblables à faire ; mais celles-ci même sont peut-être déjà de trop.

Mais la mesure des mots a enfanté un art dont le corps est immense. C’est de la poésie qu’il s’agit, non pas quant à la matière, sujet déjà traité, mais quant au style et à l’arrangement des mots ; je veux parler du vers, de la versification, en un mot. C’est un genre où l’art semble bien pauvre, mais où l’on trouve des exemples fort éclatans, et dont le nombre est infini ; et néanmoins cet art, au-

  1. Il oublie les poëmes épiques, auxquels ils sont principalement affectés.
  2. Comme l’i et l’é fermé.