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DES SCIENCES, L. VI. CH. I.

fournissent aussi quelques indications sur le corps même qui a passé. Nous donnerons donc ici une légère esquisse de cette grammaire. 1°. Nous ne goûtons nullement cette recherche minutieuse que Platon, génie du premier ordre, n’a pourtant pas dédaignée ; je veux dire celle qui a pour objet la première imposition des noms, l’étymologie des mots ; recherche où l’on part de cette supposition : qu’à l’origine des langues l’invention des mots ne fut rien moins qu’arbitraire ; mais qu’elle fut dirigée par une sorte de raisonnement, et qu’elle fut dérivée, déduite avec une certaine intelligence. C’est sans contredit un fort beau sujet ; c’est une cire flexible dont on fait tout ce qu’on veut. De plus, comme cette science-là semble pénétrer dans le sanctuaire des antiquités, elle jouit d’une sorte de vénération ; quoiqu’au fond l’on y trouve peu de vérité, et encore moins d’utilité[1].

  1. Ce n’est pas un moyen pour acquérir une science qui, à proprement parler, soit nouvelle ;