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complet et détaillé sur ce sujet, nous le renvoyons au novum organum, nous contentant de donner ici quelques observations générales.

Soit pour premier exemple des fantômes de tribu, celui-ci : l’entendement humain est de nature à s’affecter plus vivement et plus fortement des opinions affirmatives et actives, que des négatives et des privatives ; quoiqu’en bonne logique, il dût se prêter également aux unes et aux autres. Mais par l’effet d’une disposition toute opposée, il suffit qu’un événement ait lieu de temps en temps, pour qu’il reçoive à ce sujet une impression beaucoup plus forte que celle qu’il recevroit en sens contraire, si l’événement trompoit son attente, ou si le contraire arrivoit plus souvent ; ce qui est comme la source de toute superstition et de toute vaine crédulité. Aussi est-ce une réponse fort judicieuse que celle de cet homme qui, voyant suspendus dans un temple les portraits de ceux qui, ayant fait des vœux au fort du danger s’en