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d’Atlas et de pôles qui puissent mettre quelque sorte de règle, dans leurs fluctuations et leurs vertiges, craignant sans doute que leur ciel ne s’écroule. Aussi se sont-ils pressés d’établir les principes des sciences, comme autant de points fixes, de pivots sur lesquels pussent rouler leurs disputes de toute espèce, sans avoir de chutes et de ruines à craindre, ignorant cette vérité : que qui veut trop tôt saisir la certitude, finira par le doute ; au lieu que celui qui sait pour un temps suspendre son jugement, arrivera enfin à la certitude.

Il est donc manifeste que cet art de juger par le syllogisme, n’est autre chose que l’art de ramener les propositions aux principes, à l’aide des moyens-termes[1].

  1. En laissant de côté le bavardage d’Aristote, et ses soixante-quatre modes de syllogismes, lesquels, comme nous le ferons voir quelque jour, peuvent être réduits à un seul, ou tout au plus à deux : voici en quoi consiste tout l’essentiel du syllogisme. Lorsqu’on ne peut faire voir immédia-