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DE LA DIGNITÉ ET ACCROIS.

Quant à cette autre manière de conclure par le syllogisme, qu’en pouvons-nous dire après que la lime des plus subtils esprits l’a, pour ainsi dire, usé et réduit à une infinité de parcelles ; et l’on ne doit pas s’en étonner ; c’est une méthode qui sympathise merveilleusement avec l’entendement humain. Car ce à quoi tend et aspire avec le plus d’effort l’esprit humain, c’est à ne point demeurer en suspens, et à trouver quelque chose d’immobile, une sorte de point fixe sur lequel il puisse s’appuyer dans ses recherches et ses excursions. Certes de même qu’Aristote s’efforce de prouver qu’en tout mouvement des corps, il est je ne sais quoi qui demeure en repos, ( et cette antique fable d’Atlas, qui restant lui-même dans une attitude droite, soutenoit le ciel sur ses épaules, il l’applique fort élégamment aux pôles du monde, autour desquels se font toutes les révolutions) ; c’est ainsi que les hommes souhaitent ardemment de trouver en eux-mêmes et dans leurs pensées, une sorte