Page:Bacon - Œuvres, tome 2.djvu/298

Cette page n’a pas encore été corrigée
292
DE LA DIGNITÉ ET ACCROIS.

et d’une manière qui réponde à son importance, c’est ce que certainement ils n’ont pas fait. Mais laissons de côté ce vice et ce faste qui ont si long-temps régné dans les écoles ; je veux dire que ce que tout le monde sait, ils sont fort ingénieux à l’expliquer ; mais que ce qui est un peu moins à la portée des esprits, ils n’y touchent même pas. Quant à nous, adoptons la topique particulière comme une partie éminemment utile, c’est-à-dire les lieux de recherche et d’invention appropriés aux sujets divers et aux sciences particulières. Ces lieux ne sont, autre chose qu’un certain mélange tiré de la logique et de la matière même propre à chaque science. Car il n’est qu’un esprit étroit et superficiel qui puisse s’imaginer qu’il est possible de découvrir un art d’inventer les sciences qui, dès le commencement, atteigne à sa perfection, et tel qu’ensuite il ne reste plus qu’à le mettre en œuvre et à l’exercer. Mais que les hommes, au contraire, tiennent pour certain qu’un solide et vérita-