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DES SCIENCES, L. IV. CH. I.

En effet, l’âme humaine a une infinité de caractères de supériorité qui la distinguent de l’âme des brutes : caractères sensibles même pour ceux qui ne philosophent que d’après les sens. Or, par-tout où se trouvent des caractères si marqués d’excellence et en si grand nombre, la règle est d’y établir une différence vraiment spécifique. Ainsi nous ne goûtons pas trop cette manière confuse et indistincte dont les philosophes ont traité des fonctions de l’âme : il semble, à les entendre, qu’il n’y ait entre l’âme humaine et celle des brutes que la simple différence du plus au moins, et non une différence vraiment spécifique ; à peu près comme entre le soleil et les autres astres, l’or et les autres métaux.

Avant d’entrer dans le détail des espèces, il faut ajouter ici une autre distribution de la doctrine sur l’âme humaine. Car ce que nous dirons ensuite des espèces s’appliquera aisément à ces deux divisions, tant à celle que nous avons déjà exposée, qu’à celle que nous allons