Page:Bacon - Œuvres, tome 2.djvu/204

Cette page n’a pas encore été corrigée

démonstrations ; et l’autre, avec les mœurs et les affections de l’âme. Les plaisirs des autres sens, et les arts qui s’y rapportent, sont moins en honneur, comme tenant plus du luxe que de la magnificence. Les parfums, les odeurs, les rafinemens et les délicatesses de la table, mais principalement, touts ces honteux moyens qui provoquent le libertinage, ont plus besoin d’un censeur que d’un maître. C’est avec beaucoup de jugement que quelques-uns ont observé qu’à la naissance, et durant l’accroissement des républiques, fleurissent les arts militaires ; à leur plus haut point de prospérité, les arts libéraux ; enfin, lorsqu’elles penchent vers leur déclin et leur décadence, les arts voluptueux. J’ai bien peur que notre siècle, comme étant au déclin de sa prospérité, ne penche vers les derniers arts. Ainsi abandonnons un tel sujet : j’accouple avec les arts voluptueux ces autres arts qui consistent en jeux et en tours d’adresse ; car les illusions faites aux sens, doivent aussi être rangées parmi les plaisirs des sens.