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DES SCIENCES, L. IV. CH. I.

mouche ou la fourmi, dans le succin[1] ; comme une fleur, un fruit, du bois, dans une glacière ; un cadavre, dans le baume.

Quiconque travaille à la prolongation de la vie, doit employer ces deux espèces de moyens ; car séparés, ils sont moins puissans : il faut, dis-je, employer, pour conserver le corps humain, les moyens qui conservent les corps inanimés, et ceux qui conservent la flamme ; enfin, jusqu’à un certain point, ceux qui

  1. Au milieu d’un morceau de succin ou d’ambre jaune, matière demi-transparente, comme ou sait, on voit quelquefois des mouches et des fourmis qui se sont parfaitement conservées, Il paroit qu’au moment où le suc glutineux, dont l’ambre n’est qu’une concrétion, a coulé, ces insectes s’y seront trouvés embarrassés comme dans de la glu ; et que la matière ensuite étant venue à se durcir, ils y seront restés ensevelis, comme dans un mausolée. On pourroit employer ce moyen pour conserver durant plusieurs siècles les corps des hommes illustres. Cette matière, il est vrai, est assez rare ; mais les grands hommes le ont encore plus.