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vent imaginer sur-le-champ, ou ce qui se présente de soi-même à leur esprit, sans s’être fait d’avance une méthode fixe qui puisse assurer leur marche. Ils auroient dû pourtant, dès le commencement, après avoir bien examiné, bien reconnu la nature de la maladie, et après de mûres réflexions, se tracer une marche de traitement où il y eût de la suite et de l’ordre, et ne s’en point écarter sans les plus fortes raisons. Que les médecins se persuadent bien que deux ou trois remèdes, par exemple, très capables d’opérer la cure de quelque maladie grave, auront cet heureux effet, s’ils sont administrés dans l’ordre et à des intervalles convenables mais que, si on les prend seuls, si l’on renverse l’ordre selon lequel ils doivent être pris, ou qu’on ne garde pas les intervalles nécessaires, ils seront plus nuisibles qu’utiles[1]. Nous ne voulons ce-

  1. J’ai ouï dire à un chirurgien de Paris, qui appartenoit au prince de Monlbarey alors ministre de la guerre (en 1784), qu’il existoit un