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DES SCIENCES, L. IV. CH. I.

ajoutait : vos médecins ressemblent à vos évêques ; ils ont les clefs pour lier et délier, et rien de plus. Mais s’il faut dire sérieusement ce qui en est, nous pensons qu’il importe fort que des médecins distingués tout-à-la-fois par leur expérience et leur érudition, entreprennent un ouvrage sur les remèdes vérifiés et bien éprouvés, relativement aux maladies particulières. Si quelqu’un s’appuyant sur une raison spécieuse s’avisoit de dire qu’il convient à un sage médecin d’avoir égard au tempérament des malades, à l’âge à la saison aux habitudes et autres circonstances de cette espèce, et de varier plutôt ses remèdes suivant les cas, que de s’assujettir à certaines règles prescrites ; qu’on sache qu’il n’est rien de plus trompeur que cette méthode si vague ; qu’en parlant ainsi on ne donne pas assez à l’expérience, mais beaucoup trop au jugement. Car, de même que, dans la république romaine, on regardoit comme les citoyens les plus utiles et les mieux constitués ceux qui, étant con-