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gnent avec assez de scrupule et de sévérité. Car ces médicamens que l’on vend dans les boutiques, sont plutôt à la main pour les intentions générales, qu’appropriés aux cures particulières ; et ils ne se rapportent spécialement à aucune maladie, mais seulement à certains effets généraux comme ceux d’ouvrir les obstructions, de favoriser les concoctions, de détruire les dispositions morbifiques. Voilà pourquoi nous voyons des empyriques et des vieilles réussir mieux dans les cures, que les plus savans médecins, par cela même qu’ils se sont attachés avec plus de scrupule et de fidélité à la composition des remèdes bien éprouvés. Je me rappelle un certain médecin praticien célèbre en Angleterre, lequel, quant à la religion, tenoit un peu du juif, et qui, par sa prodigieuse lecture, étoit une sorte d’Arabe : il avoit coutume de dire : Vos médecins d’Europe, il est vrai, sont de savans hommes, mais ils n’entendent rien aux cures particulières. De plus raillant sur ce sujet avec assez d’indécence il