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l’âme, au contraire, est la plus simple de toutes les substances. Et c’est ce qu’a fort bien exprimé ce poëte qui a dit : Et il laissa cette substance éthérèe, simple et pure, qui est douée du sentiment.

Il n’est donc pas étonnant que l’âme ainsi logée ne trouve point de repos, suivant l’axiome qui dit : que le mouvement des choses placées hors de leur lieu, est rapide ; et paisible, lorsqu’elles sont dans ce lieu. Cette composition et cette structure si délicate et si variée du corps humain, en a fait une sorte d’instrument de musique d’un travail difficile et exquis, et qui perd aisément son harmonie. Ainsi, c’est avec beaucoup de raison que les poëtes réunissent, dans Apollon, l’art de la musique et celui de la médecine ; attendu que le génie de ces deux arts est presque semblable, et que l’office du médecin consiste proprement à monter et à toucher la lyre du corps humain, de manière qu’elle ne rende que des sons doux et harmonieux. Disons donc enfin que l’inconstance et la variation de