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DES SCIENCES, L. IV. CH. I.

parmi les corps naturels, il n’en est point de plus composé et de plus mélangé que le corps humain. Car nous voyons que les herbes et les plantes se nourrissent de terre et d’eau ; les animaux, d’herbes et de fruits ; l’homme, de la chair des animaux (quadrupèdes, oiseaux, poissons) et même d’herbes, de graines, de fruits, de sucs et de liqueurs de toute espèce ; à quoi il faut ajouter ce nombre infini d’espèces d’assaisonnemens et de préparations que subissent tous ces corps, avant de lui servir d’alimens. Ajoutez encore que la manière de vivre des animaux est plus simple ; et que, chez eux, ces affections qui agissent sur le corps, sont en plus petit nombre et agissent d’une manière presque uniforme. Au lieu que l’homme, par l’effet du changement de lieu, d’exercices, d’affections, par la vicissitude du sommeil et de la veille, éprouve un nombre infini de variations. Tant il est vrai que, de toutes les substances, la masse du corps humain est la plus fermentée et la plus mélangée. Mais