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biens du corps même qu’elle est destinée à servir. Or, les biens du corps sont de quatre espèces : santé, beauté ou agrémens de la personne, force, et volupté ; auxquelles répondent autant de sciences, médecine, cosmétique, athlétique et science de la volupté, que Tacite appelait un luxe savant.

L’art de la médecine est des plus nobles, et rien de plus illustre que son origine, si nous en croyons les poëtes. Ils ont représenté Apollon comme le premier dieu de la médecine, lui donnant pour fils Esculape, dieu aussi et médecin de profession. Car, si, d’un côté, le soleil, parmi les corps naturels, est l’auteur, la source de la vie ; de l’autre, le médecin en est le conservateur, et, en quelque manière, la seconde source. Mais ce qui donne encore plus de relief à la médecine, ce sont les œuvres du Sauveur, qui fut médecin du corps et de l’âme et comme il fit de l’âme l’objet de sa céleste doctrine, il constitua aussi le corps humain comme l’objet propre de ses mi-