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pérament du corps modifient l’âme, et agissent sur elle : ou réciproquement, comment et jusqu’à quel point les passions et les perceptions de l’âme modifient le corps et agissent sur lui. Nous voyons que, dans la médecine, la première de ces deux parties est traitée ; mais c’est un sujet dont les religions se sont mêlées à un point surprenant ; car les médecins prescrivent des remèdes pour les maladies de l’âme : par exemple, pour la manie et la mélancholie. Ils en donnent aussi pour égayer l’âme, pour fortifier le cœur, et augmenter le courage par ce moyen, pour aiguiser l’esprit, pour fortifier la mémoire, et pour d’autres fins semblables. Mais les diètes et les choix d’alimens, tant liquides que solides, les ablutions et les autres observances relatives au corps, qu’on trouve prescrites dans la secte des Pythagoriciens, dans l’hérésie des Manichéens, et dans la loi de Mahomet[1], excèdent

  1. On voit qu’il passe à dessein les rites minu-