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fourmillent d’inepties. Je me contenterai d’observer qu’on n’a pas pensé à faire porter cette théorie sur la base la plus solide. Voici cette base : lorsque les effets produits par la cause intérieure sont semblables à ceux que produiroit la cause extérieure, on rêve à l’acte extérieur qui produit ou accompagne ordinairement la disposition physique produite par cette cause intérieure[1].

  1. À ce principe, il en faut ajouter un autre non moins nécessaire, et qui d’ailleurs sert à l’expliquer : c’est celui de l’association des idées avec certaines dispositions du corps : lorsque le corps étant disposé d’une certaine manière, nous avons eu fréquemment certaines idées, toujours à-peu-près les mêmes ; si ensuite le corps vient à se retrouver dans la même disposition, nous avons alors, non pas toujours précisément les mêmes idées que dans les autres temps où il étoit ainsi disposé, mais simplement une disposition à les avoir, sur-tout en songe. Je dis une simple disposition ; car il se peut qu’une autre cause plus puissante que celle-là venant à la combattre, la réitération de ces idées n’ait pas lieu. On peut consulter Hippocrate qui a laissé un petit traité sur ce sujet.