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semblables, c’est que leurs moyens et leurs théories ont quelque chose de plus monstrueux, que la fin même, que le but auquel ils tendent.

La transmutation de l’argent, du mercure, ou de tout autre métal en or, est sans doute une chose difficile à croire ; cependant il est plus vraisemblable qu’un homme qui auroit bien analysé, et qui connoîtroit à fond la nature de la pesanteur, de la couleur jaune, de la malléabilité, de la ductilité, de la fixité, de la volatilité et qui auroit aussi pénétré bien avant dans la nature des premières semences, des premiers menstrues des minéraux, pourroit enfin, à force d’essais et de sagacité, faire de l’or ; qu’il ne l’est que quelques gouttes d’un élixir puissent, en quelques minutes, convertir en or les autres métaux ; d’un élixir dis-je, assez actif pour achever l’ouvrage de la nature, et la débarrasser de tout obstacle. De même la possibilité de retarder la vieillesse et de rajeunir jusqu’à un certain point, n’est pas facile à croire.