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térielle, produit la méchanique ; et que la métaphysique ou la recherche des formes produit la magie. Car la recherche des causes finales est stérile, et, semblable à une vierge consacrée à Dieu, elle n’engendre point. Or, nous n’ignorons pas qu’il est une méchanique presque toujours purement empyrique et ouvrière, qui ne dépend point de la physique ; mais celle-là, nous la rejetons dans l’histoire naturelle, la séparant ainsi de la philosophie naturelle. Nous ne parlons ici que de cette méchanique à laquelle on joint les causes physiques. Il est pourtant entre deux une certaine méchanique qui, sans être tout-à-fait ouvrière, ne touche pas non plus tout-à-fait à la philosophie. Car, de toutes les inventions actuellement connues, les unes sont dues au seul hazard, et ont été comme transmises de main en main par la tradition ; les autres sont le fruit de recherches faites à dessein. Or, de ces choses inventées exprès, on est arrivé aux unes à la lumière des causes et des axiomes ou à l’aide d’une