Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/57

Cette page a été validée par deux contributeurs.
52
DE LA SAGESSE

nature, que tous les objets lui paroissant doubles, il voyoit deux soleils, deux villes de Thèbes, etc. en sorte que lorsqu’il vouloit aller à Thèbes, il croyoit voir d’un autre côté une autre ville de Thèbes ; ce qui le faisoit revenir sur ses pas ; et trompé par cette illusion, il ne faisoit qu’aller et venir, monter et descendre, n’ayant plus ni de but fixe ni de repos. C’est ce que dit le poëte Horace.

Semblable à Penthée, appercevant la troupe des Euménides, et voyant deux soleils, deux Thèbes, etc.

La première de ces deux fables a pour objet les secrets des princes, et la seconde, les mystères de la religion ; car ceux qui sont parvenus à découvrir les secrets des princes, sans avoir été admis dans leur conseil, et contre leur volonté, sont assurés de leur devenir odieux. Aussi n’ignorant pas que leur maître, indisposé contre eux, épie les occasions et cherche des prétextes pour les perdre ils mènent une vie timide comme les cerfs, et tout leur fait ombrage. Trop