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infiniment plus grande à l’un de ses deux principes qu’à son opposé, sera embarrassé par des difficultés sans cesse renaissantes, et ne pourra jamais s’en tirer.

Aussi Plutarque, dans ce petit dialogue qu’il a composé sur cette espèce de visage qu’on croit voir dans la lune (l) a-t-il observé très judicieusement, à ce sujet, qu’il n’est nullement vraisemblable que la nature, dans la distribution de la matière, ait assigné au globe terrestre seul, toute la substance compacte ; sur-tout si l’on considère cette multitude immense d’astres qui roulent dans les cieux. Gilbert, séduit par cette idée, s’y est tellement abandonné, qu’il n’a pas craint d’avancer qu’il existe une infinité de globes, solides et opaques, comme la terre et la lune ; globes qui sont semés dans les espaces célestes entre les globes lumineux ( m). De plus, les Péripatéticiens, après avoir affirmé que les corps célestes sont éternels par eux-mêmes et que les corps sublunaires ne le sont que par succession et par ré-