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grecs, dont la sagesse a le plus approché de celle des premiers temps. Nous trouvons ce même sentiment consigné dans les saintes écritures, avec cette différence toutefois que le texte sacré dit que la matière tient son existence de l’Être suprême ; au lieu que ces philosophes prétendent qu’elle existe par elle-même ; car il est, sur ce point, trois vérités essentielles que ce texte nous apprend : 1o. la matière a été créée et tirée du néant ; 2o. le systême ou l’ordre de l’univers est émané du Verbe divin (de la parole du Tout-puissant), et par conséquent il est faux que la matière se soit d’elle-même tirée du chaos, et arrangée dans cet ordre que nous admirons ; 3o. cet ordre (du moins avant la prévarication du premier homme) étoit le meilleur possible, je veux dire le meilleur de ceux dont la matière (supposée telle qu’elle avoit été créée) étoit susceptible par elle-même : mais ces philosophes dont nous parlons, n’ont pu s’élever à aucune de ces vérités ;  car, ne pouvant soutenir l’idée d’une