Page:Bacon - Œuvres, tome 15.djvu/318

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quantité de matière qu’ils contiennent ; c’est avec raison qu’on ne fait point ou presque point mention de la nature du froid, de sa force, et de la manière dont il agit, attendu que nous n’avons sur ce sujet aucune observation ou expérience qui puisse nous diriger avec sûreté. Car, si, d’un côté, le feu artificiel, qui est comme le lieutenant du soleil, et qui manifeste la nature de la chaleur, est en notre disposition ; de l’autre, nous n’avons rien que nous puissions substituer de la même manière au froid de la terre, et trouver toujours sous notre main, pour faire des observations ou des expériences de ce genre. Ce froid rigoureux qui transpire du globe terrestre et de la région circonvoisine, durant l’hiver, ou dans les pays froids, presque en tout temps, n’est qu’une sorte de tiédeur, et même de bain chaud, en comparaison de celui qui est renfermé dans le sein de la terre ; en sorte que ce froid dont l’homme a la sensation et la possession, le met, à cet égard, dans